Vanessa, Monitrice-Instructrice bus
Monitrice-instructrice au bus, Vanessa est la première femme à avoir occupé ce poste à la STIB. Entrée comme chauffeure de bus quelques années auparavant, elle a eu l’occasion d’évoluer et de rejoindre l’équipe en charge de la formation des chauffeurs et chauffeures de demain.
En quoi consiste ton métier de monitrice-instructrice ?
Mon rôle est de former les chauffeurs et chauffeures de bus de demain. Au centre de formation, il y a les formateurs, qui donnent des cours en classe, peuvent enseigner l’aptitude professionnelle nécessaire en complément du permis D, l’utilisation du tachygraphe, le Code de la route, etc., et les moniteurs-instructeurs, qui donnent cours en vue de l’obtention des certificats d’aptitude sur le réseau et donnent des cours pratiques, d’abord sur la plaine au dépôt de Haren et ensuite en conditions réelles dans Bruxelles.
Comment se passe la formation pour devenir chauffeur de bus ?
Toute la formation est organisée à la STIB en interne, ce qui est super chouette. Ce sont généralement des groupes entre 8 et 24 personnes. En début de formation, chaque apprenti chauffeur se voit assigner un binôme, avec qui il ou elle suivra sa formation. C’est une personne avec qui on lie un lien très fort et qui reste pour ainsi dire pour toujours ! Les journées de formation sont divisées en deux, avec une demi-journée en salle de cours et une demi-journée de pratique sur la plaine à Haren. Une fois cette partie de la formation terminée, on passe à l’apprentissage sur le réseau. Les bus sont équipés de doubles-commandes, c’est comme à l’auto-école !
Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours ?
J’ai assez vite arrêté l’école, car je m’y ennuyais un peu. J’ai donc travaillé comme caissière dans une chaine de supermarchés, dans l’administratif pour une mutuelle, comme déménageuse, monteuse de stands et puis comme chauffeure à la collecte du courrier et des colis chez bpost. Je passais tous les jours devant le dépôt de la STIB et disais à mes collègues « Un jour je conduirai un bus ». Ça les faisait bien rire, mais j’ai fini par le faire. Après avoir postulé pendant deux ans, je peux aujourd’hui dire que je ne conduis pas un bus, mais que j’en conduis même plusieurs ! Les gens sont souvent impressionnés de voir une femme au volant d’un bus. Un jour, un petit garçon de quatre ans est venu me voir, pensant pouvoir dire bonjour au chauffeur, et était tout émerveillé de voir que j’étais une femme ! Il en a profité pour me demander s’il pouvait aller dans le poste de conduite et l’ai donc laissé s’installer à ma place au terminus.
Tu as donc commencé en tant que chauffeure de bus ?
En effet, j’y suis restée 8 ans avant d’évoluer comme monitrice-instructrice. Des postes s’étaient ouverts et mes collègues m’ont encouragée à poser ma candidature. Et j’en suis ravie, car j’adore enseigner ! À chaque réussite, c’est un peu comme si je réussissais aussi. Le métier de monitrice-instructrice est très enrichissant, l’apprentissage va dans les deux sens ; j’apprends aussi énormément de mes élèves. Il y a aussi une grande mixité dans les âges, avec des personnes plus jeunes, mais aussi plus âgées, qui ont par exemple travaillé comme chauffeur de taxi avant de rejoindre la STIB. Et même si l’on est seul quand on est avec ses élèves, on travaille beaucoup avec les autres moniteurs-instructeurs, on se donne des conseils, se soutient les uns les autres. Il y a un réel travail d’équipe.