Jonathan, Régulateur au dispatching tram

Jonathan, comment es-tu devenu régulateur ?  

Avant de rentrer à la STIB, je travaillais principalement au bureau et je faisais les mêmes tâches répétitives au quotidien. Du jour au lendemain, j’ai décidé de changer de voie. J’ai un ami, conducteur de bus, qui m’a renseigné sur la STIB. Je suis rentré en tant que conducteur de tram à l’Avenue du roi. C’était une très belle et très riche expérience que j’y ai vécu.  3 ans plus tard, j’ai eu des problèmes de santé et j’ai été muté au dépôt d’Ixelles, qui exploite toutes les générations de tram contrairement à l’Avenue du roi. Cette mutation m’a permis d’élargir mes compétences du réseau. Quelques temps plus tard, je me suis présenté pour le poste de régulateur au tram. Après avoir passé des entretiens et tests, j’ai été retenu !  

Concrètement, c’est quoi un ‘régulateur tram’ ?  

La fonction de régulateur est une fonction qui nous prépare à la fonction de dispatcher. On apprend à connaître le réseau et le fonctionnement du dispatching sur 2 ans, et la 3e année, on est formé à devenir dispatcher. Les différences entre ces deux fonctions sont minimes, mais, par exemple, un dispatcher donne les autorisations sur les bases sécuritaires, contrairement au régulateur.  

Quelles sont tes tâches quotidiennes ?  

L’objectif d’un régulateur (et d’un dispatcher) c’est qu’un tram circule d’un point A vers un point B. Pour que le tram circule sans encombre, notre rôle est de réguler le réseau, notamment par la gestion des trams et des lignes, prévoir les départs anticipés pour des collègues pour ne pas créer d’écarts si un tram doit être dévié ou retourné au dépôt, en cas d’avaries il faut appeler le matériel roulant, planifier des interventions, … Les moments de calme sont rares chez nous ! Il y a toujours des problèmes sur le réseau, ce qui fait que chacune de nos journées est différente ! Par exemple, il est déjà arrivé qu’une branche d’arbre tombe sur les lignes aériennes. Sans les lignes aériennes, les trams ne peuvent pas circuler ! Il faut alors dévier les trams, prévenir les conducteurs bloqués et les remplaçants sur ligne, prévenir les dépôts respectifs et les équipes techniques et d’intervention, le matériel roulant, … Ce genre d’intervention peut prendre jusqu’à 2h avant que la circulation se rétablisse. Malheureusement, les voyageurs ne comprennent pas toujours l’importance de ces interventions.  

Quelles sont les principales difficultés dans ton job ?

C’est un métier passionnant et changeant, mais aussi très difficile moralement car il faut savoir que quand les conducteurs nous appellent, c’est toujours pour une mauvaise nouvelle.  Selon moi, pour travailler au dispatching, il faut faire preuve de plusieurs compétences : la gestion du stress, le multitasking, garder son calme en période de crise, pouvoir  synthétiser une situation, avoir l’esprit analytique et bien communiquer dans les deux langues car le néerlandais est très important. Parfois, les conducteur.rice.s en état de choc nous appellent qu’une seule fois pour nous donner les informations sur l’incident. Cela se fait souvent dans la langue maternelle de la personne concernée, et il faut saisir et comprendre chaque information du premier coup, c’est très important !  Une autre difficulté non négligeable et inhérente à la fonction, ce sont les horaires. Il y en a plusieurs (5 :00 – 13 :00, 12 :00 – 20 :00, 22 :00 – 6 :00, …), en différents roulement (4-6 : 4 jours de travail, 2 jours de congé, 5-7 : 5 jours de travail, 2 de congé). Ce ne sont pas des conditions de travail faciles, mais par contre , financièrement c’est très intéressant.  Autrement, c’est un métier très enrichissant et passionnant, surtout lorsqu’on est motivé par celui-ci. Nous sommes l’une des raisons principales de la résolution des problèmes du réseau, notre métier a beaucoup de sens !  

Es-tu heureux ?

Aujourd’hui, j’exerce une fonction qui me plait énormément. Je suis tout le temps occupé et concentré sur mon travail. Parfois, quand je suis de repos ou en congé, je fais attention à ce qu’il se passe sur le réseau (chantiers, déviations, …) car il se passe beaucoup de chose en quelques jours d’absence !  

Qu’est-ce que tu aimes à la STIB ?  

En premier, je pense à l’esprit de famille et d’entraide. Ici, tout le monde se dit bonjour à l’intérieur des bâtiments, mais également à l’extérieur ! Grâce aux masques distribués par la STIB, maintenant on se reconnait tous même hors des bureaux ! La STIB est un employeur sûr qui donne sa chance à tous, que l’on soit manuel ou intellectuel, et même si on commence « tout en bas ». La preuve, je suis rentré en tant que conducteur, aujourd’hui je suis régulateur et l’année prochaine, si tout se passe bien, je serai dispatcher ! J’ai également quelques collègues qui sont à la STIB depuis une vingtaines d’années et qui ont évolué à travers 5-6 fonctions différentes. On n’a vraiment pas à se plaindre ici ! Nous avons aussi droit à beaucoup d’avantages comme les assurances, les abonnements pour la famille, le salaire qui est assez important et intéressant, et les 35 jours de congés ! Je suis fier de travailler à la STIB. C’est une entreprise en plein développement et est un pilier pour la mobilité.