Emre, électromécanicien tram

Je suis, en quelque sorte, le médecin généraliste du tram !

 

Emre, peux-tu nous expliquer ce qu’est un commis-technique au tram et ce qu’il fait ?

Je travaille en tant qu’électromécanicien au tram depuis deux ans au dépôt d’Ixelles, l’un des plus grands dépôts tram de la STIB. Je suis « commis-technique », cela veut dire que je suis en quelque sorte le médecin généraliste du tram. Le tram est mon patient, et quand il présente des symptômes, je dois poser un diagnostic et vérifier ce qui ne fonctionne pas. Pour détecter et trouver la cause de l’avarie, nous avons plusieurs outils à notre disposition : le multimètre (c’est le stéthoscope du technicien), évidemment nos plans/schémas électriques, des notes/documents, etc. La cause pourrait être de tout genre (mauvais câblage, appareil/dispositif défectueux…) et ce qui est sympa dans ce travail, c’est que ce n’est jamais routinier dans le sens où les avaries et les causes sont souvent différentes. Ensuite, les agents de maintenance s’occupent des réparations et de la grosse main d’œuvre. Ils sont les chirurgiens de la situation.

Quelles sont tes taches quotidiennes ?

Cela change tous les jours, et cela dépend du shift que l’on preste (06-14 ou 14-22). Le matin vers 06h, il se peut que les conducteurs, en prenant leurs trams, constatent des petites avaries (problèmes aux portes, défaillance d’un écran dans le poste de conduite, etc.), nous devons donc nous en charger. Dans le courant de la journée, nous nous occupons des avaries en tout genre, notamment de réparer des trams tombés en panne sur le réseau, ou d’aller directement sur le réseau afin de rapatrier le tram !

Dans notre dépôt, nous comptons plus ou moins 100 trams toutes générations confondues (bientôt les TNG) ! C’est un avantage pour nous, car les manières de réparer ne sont pas totalement les mêmes : la différence entre les vieux trams PCC et les autres, c’est que dans les anciens, tout se passe en dessous et donc nous devons travailler principalement dans les fosses, sur les trams les plus récents à plancher bas, nous travaillons principalement au-dessus du tram.

Pourquoi as-tu choisi d’étudier l’électromécanique ?

Dès ma 4e secondaire je voulais me lancer dans l’apprentissage d’un métier, et j’ai pensé à la technique. Une fois diplômé en électricité à Saint Joseph, je ne me sentais pas encore prêt à commencer une carrière professionnelle. Je voulais apprendre encore plus de choses. C’est alors que j’ai entamé, et terminé, un bachelier en électromécanique à l’EPHEC.

Tu commences ta carrière à la STIB, c’est une opportunité pour toi ?

Oui ! L’électromécanique est un domaine très vaste et polyvalent. On s’occupe de la mécanique, l’électricité, la pneumatique, l’hydraulique, etc. En tant que commis-technique, je dois être polyvalent et « touche à tout ». De plus, les connaissances scolaires sont suffisantes pour apprendre les bases, mais apprendre à réparer un tram, ça ne se fait qu’à la STIB ! On travaille également en collaboration avec la cellule Maintenance Engineering. Nous avons des formateurs qui nous permettent de mieux comprendre les trams et d’avoir plus d’informations pour les réparer.

Selon toi, quelles sont les qualités à avoir pour être un bon commis-technique ?

Il faut avoir de la jugeotte et logique, être débrouillard et assidu, chipoter, aimer bricoler et travailler en équipe. Il faut également bien communiquer étant donné que nous travaillons en shift, il faut être sûrs de se transmettre les bonnes informations entre équipes.

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